Catherine Chatal a toujours été fascinée par les appareils photographiques et leurs bruits particuliers gravés dans sa mémoire depuis l’enfance. De celui de son grand-père, curieux des nouveautés des années 60 à celui de son père et sa pochette en cuir marron, les boîtiers photographiques s'invitaient à chaque repas de famille avec leur clic-clac caractéristique.

Quoi de plus instinctif et en même temps de plus intimidant que d’inscrire ses pas dans ceux-là… avec la nécessité évidente de développer sa propre vision, celle guidée par sa sensibilité et son esthétisme personnels; elle évoque ainsi "le plaisir de la recherche d'un thème, de la préparation de la prise de vue pendant laquelle le temps est suspendu, le partage, l'approche respectueuse, et enfin ce moment de vérité marqué par l'arrêt sur un instant donné.". Ce regard exigeant, caractéristique de son univers, est celui porté sur la vie quotidienne, à travers le prisme d’une composition photographique permanente… pour rendre le monde signifiant.

Constitué à partir de ce fil d’Ariane, cet univers photographique s’exprime selon des formes diverses, et est essentiellement ouvert aux autres ; Catherine Chatal évoque toujours son désir « de partager son émotion par la capture de l'image.». Ainsi, côtoyant d’autres photographes de la presqu'île guérandaise, notamment à travers un collectif, elle a progressivement exposé localement, puis dans le cadre de plusieurs participations au Salon de la Société des Artistes Français au Grand Palais dans le cadre de "Art en Capital". Son site internet, prolonge ses rencontres avec les amateurs de photographies.

L'histoire du Lys de Malabar est un processus végétal et un chemin de vie à travers une série de clichés précieux dans une lumière sépia.

En couleur monochrome, la toile rugueuse de la voile des Sinagots constitue la matière des songes, la trame puissante de nos rêves de traversées.
Tannée par le vent du golfe et le sel des rivages, l’antique voile du Sinagot, comme une bannière ocre pliée et pour un temps remisée, semble attendre le souffle qui redonnera vie à l’étoffe rêche et monochrome.

Tels des funambules sur la ligne de flottaison, ces silhouettes semblent porter des destinées au-delà des mers et des océans. Sont-elles celles de passeurs d’histoires dont le ressac assourdit la nostalgique mélopée ou celles de porteurs d’espoir seulement esquissées sur la tôle où la rouille se dispute avec le présent ?